Au sein du monde actif français, plusieurs employés songent à la reconversion professionnelle. D’ailleurs, à en croire une étude de Centre Inffo et récemment publiée dans l’hebdomadaire Le Point, 47 % des travailleurs ambitionnent un tel projet. Dans cette même verve, le quotidien La Nouvelle Tribune informe que 60 % d’entre eux sont certains de pouvoir franchir ce cap dans les 12 prochains mois. Mais tout ce beau monde a besoin d’établir un bilan de compétences avant d’opter pour un nouvel emploi. Quel est le bien fondé de cet exercice et comment le réaliser ? Lumière sur l’opportunité de ce préalable à la reconversion professionnelle.
Contrairement aux Anglo-Saxons, les Français n’ont pas forcément le réflexe de procéder au bilan de compétences avant de changer de métier. Or, cette précaution relève d’une stratégie GRH efficace pour la réussite du processus. En réalité, démocratisée dans l’Hexagone à partir des années 90 à l’occasion du vote d’une loi en 1991 à cet effet, cette pratique consiste pour un travailleur à évaluer ses propres aptitudes professionnelles et personnelles. Dans cette perspective, il doit se faire aider d’un conseiller de carrière exerçant dans un cabinet agréé. Toutefois, cette formation ne dure que quelques semaines (généralement 3 au plus). Mais tout dépend du rythme de travail opté par le candidat.
De façon classique, les solutions GRH se concentrent sur les compétences professionnelles du salarié. Mais le bilan de compétences propose plus. En effet, cet exercice intègre aussi les aspirations personnelles du bénéficiaire. Car, au cours de la formation, le consultant aide le candidat à exprimer ses attentes sur la qualité de vie rêvée. Grâce à une pédagogie participative et au recours à la psychologie, il l’oriente dans la définition de son profil de compétences.
Lors du processus de reconversion professionnelle, le bilan de compétences s’effectue individuellement. Ainsi, les modules de formation sont mis en œuvre en fonction des besoins de chaque candidat. Un suivi rigoureux de sa progression est fait par l’expert, afin d’évaluer sa compréhension de ses forces et limites. Au fur et à mesure, des réajustements sont réalisés pour optimiser l’imprégnation du professionnel formé.
Le bilan de compétences est un processus confidentiel. D’ailleurs, la loi impose la discrétion aux centres de formation, car l’employé est autorisé à enclencher la procédure à l’insu de son entreprise étant donné que la reconversion professionnelle résulte souvent d’une initiative personnelle. Le travailleur doit donc être protégé d’une éventuelle mise au placard par son employeur.
Ainsi, quels avantages procure le bilan de compétences qui justifient autant sa pertinence ?
Bien souvent, la volonté de changer d’emploi naît d’un mal-être profond ou d’une simple envie d’expérimenter quelque chose de nouveau. Ce désir intervient souvent après plus d’une vingtaine d’années de carrière à un même poste. Dans ce cas, le bilan de compétences sera nécessaire pour se redécouvrir avant d’entamer une nouvelle carrière. Ainsi, cette formation donne l’occasion au travailleur de faire un point sur ses véritables potentialités. Par ce même moyen, il apprend à identifier les situations qui le rendent heureux et ce qui le motive naturellement.
Il ne suffit pas de changer d’emploi pour se sentir plus épanoui, le plus important étant d’exercer un métier compatible avec ses aspirations personnelles et professionnelles. Alors, grâce à un bilan de compétences, le candidat évalue sa carrière et établit un projet professionnel tenant compte des erreurs du passé. Désormais conscient de ses qualités et de ses objectifs, il évite de postuler à des emplois incompatibles avec ses attentes, même si ceux-ci font partie de ses rêves d’enfant.
Pendant le bilan de compétences, le salarié a une vision réaliste de sa valeur et des besoins en main-d’œuvre des entreprises. Alors, afin de renforcer son employabilité, il peut suivre des formations professionnelles supplémentaires adaptées. À l’arrivée, cela lui permettra d’occuper un poste plus valorisant.
